Suisse 
Ulrich Zwingli (1484-1531)
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Zwingli a toujours été pour la Suisse non seulement un théologien dynamique, mais aussi un politicien énergique et un homme d'Etat patriotique dont la fougue a empreint l'histoire. Après des études à Bâle, à Berne et à Vienne, ce fils de paysan du Toggenbourg fut curé à Glaris (1506-1516), puis chapelain à Einsiedeln (1516-1518) et, entre-temps encore, aumônier des Confédérés au cours de leurs campagnes italiennes de 1513 (bataille de Novare) et de 1515 (bataille de Marignan). Cette activité paramilitaire amena le politicien et le patriote qu'était Zwingli à s'opposer catégoriquement au mercenariat et à une politique extérieure de conquête. Il rêvait d'une Confédération plus cohérente, orientée vers un idéal de modération et de simplicité (Nicolas de Flue), d'un pays dans lequel tout citoyen se nourrirait des fruits du terroir et exalterait loyalement son zèle propre. Certes, à cette époque, Zwingli était encore un fils de l'Eglise romaine, critique et lucide à la fois, mais fidèle et soumis quant à l'essentiel. En 1518, il se fit consacrer acolyte papal (degré supérieur des ordres mineurs), ce qui lui valut de toucher une pension.

Ce fut également la période d'épanouissement philosophique de Zwingli. Au gré d'échanges de lettres et d'un réseau d'amitiés, il entra dans le cercle intellectuel très agissant des humanistes suisses qui voyaient leur maître spirituel incontesté en Didier Erasme de Rotterdam établi à Bâle. La doctrine humaniste, l'analyse fructueuse des enseignements et des écrits de Luther, l'expérience personnelle douloureuse du fléau de la peste, dont il eut le bonheur de réchapper, firent de Zwingli un réformateur résolu. L'originalité de Zwingli provient principalement de son attitude à l'égard de la puissance temporelle. Selon Luther, chacun doit se soumettre à ce pouvoir, incontestablement pour ainsi dire, car celui-ci est voulu par Dieu et n'entre pas en ligne de compte, au surplus, dans le salut de l'âme humaine. A l'opposé, Zwingli souligna, dans un premier stade, l'autonomie inconditionnelle de toute communauté ecclésiastique face au pouvoir de l'Etat. Avec plus de fermeté que Luther, il assigna des devoirs moraux aux pouvoirs publics. Ceux-ci devaient s'efforcer de calquer leurs lois le mieux possible sur la justice divine. En outre, ils devaient éduquer et protéger.

Cette caractéristique de la doctrine de Zwingli fut le germe d'une gestion républicaine tolérante, axée sur la morale et sur la crainte de Dieu, gouvernement dont devaient s'acquitter les autorités. En quelques années, il rompit les liens qui unissaient Zurich à l'Eglise romaine. Puis son attention se tourna vers la propagation et la sauvegarde de la Réforme sur sol confédéré. Son influence théologique sur les cantons-villes acquis à la Réforme fut prédominante mais ses visées politiques - réorganisation de la Confédération sous l'égide du protestantisme - se heurtèrent à une résistance passive, notamment de la part de la puissance bernoise. Une oeuvre impérissable subsiste, cependant, c'est le protestantisme de Zwingli, croyance empreinte de morale résolue, bien que dépouillée, mode confessionnel typique de la Suisse alémanique réformée.

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